Je l’avoue : j'ai froid. Je frissonne et je maugrée et j’en ai honte, car je suis née dans le nord ontarien (à Sudbury) et je devrais trouver que le temps qu’il aura fait dehors pendant ce dernier mois de janvier ressemble à des vacances en Floride, par rapport aux nuits d’hiver du pays de mon enfance.
Je me souviens d’un soir que je suis partie en traîneau fêter la veille du Jour de l’An. Je grelottais malgré ma combinaison de motoneige, mes deux gilets et mes deux paires de pantalons, sans compter les trois paires de bas et les gants sous les mitaines. La bière et le vin avaient gelé dans les bouteilles. Il ne restait plus que la vodka. Maintenant je comprends l’attrait de cette boisson en Sibérie.
De plus, vu que mon père vient de Timmins, j’ai entendu plein de souvenirs de famille de quand les pneus étaient gelés durs à tel point qu’ils étaient carrés, et de quand on devait tant pelleter que les bancs de neige bloquaient la vue du chemin à travers la fenêtre. Même que le jour que mon père a invité ma mère à Timmins pour qu’elle rencontre sa future belle-famille, il a fait 60 degrés sous zéro, à ce qu’il nous dit. Belle impression! Ma mère venait de Welland. Faut dire que c’était le très grand amour.
Moi, je me recroqueville à – 15 C (car dans le temps, le facteur éolien n’existait pas, donc on ne disait jamais que c’était comme si le mercure était à – 22). Correct. J’ai compris. Je suis une faible, une têteuse, une lavette de Toronto, du genre qui fait venir les Forces armées canadiennes pour tout déblayer après une seule tempête de neige.
Entretemps, je sors le moins possible. S’il faut se pointer le nez dehors, mode ou pas, vive les passe-montagnes. En effet, je préfère ressembler à un bandit dangereux que de souffrir d’engelures.
Je me souviens d’un soir que je suis partie en traîneau fêter la veille du Jour de l’An. Je grelottais malgré ma combinaison de motoneige, mes deux gilets et mes deux paires de pantalons, sans compter les trois paires de bas et les gants sous les mitaines. La bière et le vin avaient gelé dans les bouteilles. Il ne restait plus que la vodka. Maintenant je comprends l’attrait de cette boisson en Sibérie.
De plus, vu que mon père vient de Timmins, j’ai entendu plein de souvenirs de famille de quand les pneus étaient gelés durs à tel point qu’ils étaient carrés, et de quand on devait tant pelleter que les bancs de neige bloquaient la vue du chemin à travers la fenêtre. Même que le jour que mon père a invité ma mère à Timmins pour qu’elle rencontre sa future belle-famille, il a fait 60 degrés sous zéro, à ce qu’il nous dit. Belle impression! Ma mère venait de Welland. Faut dire que c’était le très grand amour.
Moi, je me recroqueville à – 15 C (car dans le temps, le facteur éolien n’existait pas, donc on ne disait jamais que c’était comme si le mercure était à – 22). Correct. J’ai compris. Je suis une faible, une têteuse, une lavette de Toronto, du genre qui fait venir les Forces armées canadiennes pour tout déblayer après une seule tempête de neige.
Entretemps, je sors le moins possible. S’il faut se pointer le nez dehors, mode ou pas, vive les passe-montagnes. En effet, je préfère ressembler à un bandit dangereux que de souffrir d’engelures.