Puisque la plupart des gens prennent la route pendant le temps des Fêtes, je me suis demandée d’où vient l’expression « j’ai mon voyage (en l’occurrence, le titre d’un film de Denis Héroux sur une famille québécoise qui traverse le Canada « bilingue » jusqu’à Vancouver). Pour qui ne l’a jamais entendue, elle veut dire en avoir assez de quelque chose. Ici, le sens du mot « voyage » est plutôt celui de chargement, comme dans un « voyage de bois ». Donc, on dit que le chargement est complet, merci beaucoup… | Since a lot of people are heading out for the holidays, I started wondering about the origins of the expression “ j’ai mon voyage” (I have my journey), which means “to be fed up”. This is also the French title of a film from Denis Héroux about a family from Québec that drives all the way to Vancouver; in English, it’s Enuff Is Enuff). The word “voyage” here refers to a load. We say “voyage de bois” (literally, a journey of wood) to mean the amount of wood you can carry in one trip. So: when you “have your journey”, it means your load is full. |
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De plus en plus de nouveaux mots apparaissent pour décrire les développements socio-technologiques. L’année dernière, le mot « selfie », soit la prise de photo de soi-même sur un téléphone cellulaire, a été déclaré mot de l’année. La traduction en français : autophoto, ou égoportrait.
Je propose les mots suivants, de mon côté : Fidorama – collection de photos du chien de famille Téléchaton – vidéo chronophage d’adorables minous Trucographie – photos d’animaux savants qui agissent en êtres humains Audaciovisuel – vidéo de sportifs extrêmes Et vous? Quelles sont vos propositions?
Je cherchais les plus jolis néologismes en français pour le commerce en ligne (vu la frénésie qui s'abat sur nous pour Noël) du genre « entreprenaute, cybermarchant, cyberconsommateur » , et j'ai retrouvé une chronique que j'avais écrite il y a dix ans. Elle est toujours d'actualité. Ça devrait me faire peur, mais ça m'amuse :
Les multiples visages du courrier électronique Tandis que j’écoutais l’émission Macadam Tribus, en roulant sur l’autoroute le 4 novembre, le carnet techno de Bruno Guglielminetti a présenté un néologisme qui m’a beaucoup inspirée. L’expression « gaspirriel » décrit tous ces courriels envoyés par les amis et les collègues et qui s’avèrent une perte de temps. Elle est calquée sur le mot « courriel », qui a engendré à son tour le mot pourriel... et ça donne encore des petits. En effet, je trouve ça génial d’inventer des mots et j’ai mes propres idées sur le même sujet. Les voici : Kyrriels : très, très, très longs messages, généralement de la part de vos proches qui veulent expliquer une situation ad nauseam. Peut contenir des reproches, des listes de maladies ou de soucis, etc. Provient parfois de collègues ou de supérieurs qui, sans doute, s’imaginent que vous n’avez rien compris à votre travail et qu’il vous faut des instructions très, très, très, très détaillées. Sbirriels : ce qu’on appelle des messages incendiaires (en anglais, flaming) sont envoyés généralement lors de discussions acharnées sur babillard électronique. Parfois, les messages paraissent à même le babillard. Or, un sbire est un policier ou un homme fort envoyé pour tabasser quelqu’un. Voilà! Martyrriels : les messages de tante Alma qui a subi trois opérations avec complications à Hanmer, de votre sœur qui se morfond à Tuktuyaktuk, de votre amie qui s’est séparée il y a trois ans et ne trouve pas de chum intéressant, de votre enfant qui manque d’argent parce que ça coûte très cher les bouquins d’université et que le chauffage est exorbitant et le proprio n’a pas bien isolé les murs et les fenêtres... Vizirriels : y a ben des gens qui veulent vous donner des conseils dans la vie. Que ce soit des « paroles de sagesse » de Tony Robbins ou de Maya Angelou, ou encore des idées sur comment vivre votre vie de la part d’une cousine, d’un parent ou d’un ami, les vizirriels ont généralement le pouvoir d’accroîte vos sentiments d’incompétence, de culpabilité ou d’irritation profonde. Déchirriels : viennent de nos ex-amants, de nos supérieurs, etc. Ne sont pas oisifs, mais ont tendance à 1) provoquer le stress émotif ou 2) augmenter notre charge de travail de façon démesurée. Ce qui fait que nous souhaitons les déchirer en mille morceaux. Pour ça, bien sûr, faut les imprimer... Pas-pirriels : blagues que vous n’avez pas déjà vues et qui vous font au moins sourire. Facile-à-dirriels : genre de message généralement reçu à Noël, de la part de soi-disants amis qui sont trop pressés pour vous écrire personnellement, et qui cherche à vous inspirer la gratitude en expliquant que tout est pire en Afrique subsahélienne. Donne parfois envie d’envoyer des sbirriels (voir ci-dessus). Séduirriels : messages envoyés et reçus après avoir répondu à une annonce de cœur sur Internet. C’est beau l’amour... avant de vous rencontrer en personne, malheureusement, la plupart du temps. (chronique publiée le 19 novembre 2003, dans Le Métropolitain)
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BLABEL :
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